quarta-feira, 26 de março de 2008

Camus


Je disais que le monde est absurde et j'allais trop vite. Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme. L'absurde dépend autant de l'homme que du monde. Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l'un à l'autre comme la haine seule peut river les êtres.

[ Le Mythe de Sisyphe, Albert Camus, éd. Gallimard, 1994, p. 38]


L'absurde ne délivre pas, il lie. Il n'autorise pas tous les actes. Tout est permis ne signifie pas que rien n'est défendu. L'absurde rend seulement leur équivalence aux conséquences de ses actes. Il ne recommande pas le crime, ce serait puéril, mais il restitue au remords son inutilité. De même, si toutes les expériences sont indifférentes, celle du devoir est aussi légitime qu'une autre. On peut être vertueux par caprice.
[Ibid, p. 96]


L'intelligence dans les chaînes perd en lucidité ce qu'elle gagne en fureur.
[L'homme révolté (1951), Albert Camus, éd. Gallimard, coll. Folio/Essais, 1985 , partie 2 La révolte métaphysique, chap. La négation absolue, p. 57]

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